Jour 1 – Brest > Paris > Chicago
Carnet de route du 13/09/12

 
6h30, aéroport de Brest le café chaud entre les mains, nous avons encore du mal à réaliser que dans quelques heures après notre escale à Paris nous serons à Chicago !

Nous avons passé les 9 derniers mois à préparer notre road book, à déterminer les lieux à visiter et les personnes à rencontrer notamment pour y passer quelques nuits en faisant du Couchsurfing. 

Ça y est, nous allons enfin concrétiser notre rêve de traverser les États unis d’Est en Ouest par la mythique route 66. 

C’est un mélange de joie, d’excitation et d’appréhension qui nous traverse. Le premier grand voyage de notre couple et nous n’avons pas idée à ce moment précis qu’il aura un impact non négligeable sur nous et notre avenir.

L’avion s’arrache du tarmac breton direction la capitale, un vol court, sans plus d’intérêt si ce n’est celui de nous rapprocher à chaque seconde de notre destination finale. 

8H00 – PARIS

Sur le grand panneau les vols s’affichent.

Parmi eux notre destination et d’autres que nous visiterons pendant notre road trip de 3 semaines. Plantés là, comme des gamins devant un immense sapin de noël dont le pied est jonché de cadeaux, nous avons peine à y croire.

Les vols que nous prenons habituellement pour le travail sont moins transcendants : Paris, Brest, Marseille… Mais Chicago, Los Angeles, San Francisco c’est autre chose!

Nos yeux pétillent, nos cœurs vibrent, l’excitation grandit. Nous n’avons aucune idée de ce qu’il va se passer sur la “mother road” (la mère de toutes les routes), mais nos têtes sont pleines d’images des paysages et des villes que nous avons hâte de découvrir. 

Bien installé dans l’avion, les pleurs d’un bébé expressif se rapprochent dangereusement de nos sièges. Avez-vous remarqué l’appréhension qui se dégage dans ces moments-là ? Chaque passager, espère en secret qu’il sera épargné. Les regards trahissent les prières silencieuses de ne pas voir l’enfant (et sa maman) s’installer juste à côté. Bien entendu et comme chacun le dirait à ce moment là : “Il fallait bien que ça tombe sur moi”. 

Qu’à cela ne tienne, dans 9h nous serons à Chicago et rien ne pourra amoindrir l’enthousiasme qui nous habite. J’ai pris quelques livres pour m’occuper pendant le vol, mais finalement en voyant les films disponibles sur l’écran collé au siège de la maman devant moi, je me dis que je ne lirais peut-être pas tant que ça.

À nouveau, l’avion s’arrache du sol pour trouver son rythme de croisière pendant que les passagers finissent de s’installer et que le personnel de bord sert les premières collations.

Pendant le vol, j’ingurgite les films, et de son côté, Caro passe au moins deux voir trois heures à dormir. Le bébé est calme, même adorable et nous offre quelques sourires. Il ne pleure pas, oufff ! Le vol se passe parfaitement bien. 

CHICAGO NOUS VOILÀ

C’est la première fois que nous venons aux États Unis, vous imaginez toutes les références de cinéma que nous avons en tête et qui prennent vie sous nos yeux. Et ce n’est qu’un début. 

Le douanier n’a pas la tête des beaux jours, son accent est à couper au couteau, son regard suspicieux dévisage chaque voyageur au point que je suis sûr que même le bébé doit se demander si il n’est pas coupable d’un truc qui lui aurait échappé !  Mais ça passe. Tout va bien ça y est, on peut dire qu’on est arrivé.  

On flippe un peu en arrivant à la sortie de l’aéroport car c’est Ken notre hôte pour les deux prochaines nuits qui est censé nous récupérer, on ne le trouve pas, on tourne en rond. Heureusement au bout de quelques minutes il nous fait de grands signes prêt de la porte de sortie.

Ken est un homme charmant, la casquette vissée sur la tête et grand sourire il me fait penser un peu à Tom Hanks. Il vit avec son épouse Asta à 20 minutes de Chicago dans une belle maison de quartier. Nous nous sommes rencontrés sur le site de couchsurfing qui met en relation les hôtes et les voyageurs. Le courant est très vite passé, nous avons échangé au sujet de notre voyage bien-sûr, mais aussi autour de nos centres d’intérêts comme par exemple la guitare, le blues…

Sur le trajet, nous échangeons quelques banalités. Caro à l’arrière du pick up est bien silencieuse, pas très à l’aise de parler anglais, elle regarde les panneaux publicitaires démesurés qu’il y a tout au long de la route.  La démesure est partout, les camions par exemple qui pourtant n’ont rien de particulièrement extraordinaires pour les plus banales sont quand même plus impressionnants qu’en France. C’est le début de la découverte d’un environnement qui nous est familier sans l’être vraiment, toujours grâce aux séries télé et au cinéma hollywoodien. 

Le quartier de notre hôte est typiquement l’idée que l’on se fait d’un quartier résidentiel américain. Jardins alignés, maisons entretenues, beaucoup de verdure, pas de clôtures et de très belles maisons. Nous sommes super bien accueillis , le couple nous a préparé une chambre décorée à la française avec vue sur le lac ! La plus belle chambre de la maison. We are lucky !

On discute avec Ken et Asta, de notre périple à venir et en premier lieu de la location de notre voiture pour ce road trip. Si tout se passe bien, l’investissement devrait être réduit de presque la moitié car nous faisons le choix de prendre la voiture dans la ville de Elgin au lieu de la prendre à l’aéroport de Chicago. Nous ne prenons pas l’option d’un deuxième chauffeur pour encore limiter les frais.
 

Avec Asta on regarde le Road book pour avoir quelques conseils notamment sur la visite expresse de Chicago. Puis nous parlons de nos projets de camping dans les parcs que nous allons traverser. Selon eux, notre matériel de couchage risque d’être limite pour les températures à venir. Ils nous proposent alors un duvet supplémentaire pour 20$. Ce duvet est vraiment top et nous sauvera la mise. Notre plan était aussi d’acheter une toile de tente en magasin, mais comme ils en avaient une en rabe, hop ni une ni deux on l’achète aussi d’occasion. Nous sommes prêts pour passer des nuits en pleine nature dans les parcs que nous visiterons.

Notre journée se termine doucement autour d’une bière et au son de la guitare.  Jouer du blues/country aux Etats Unis chez et avec un musicien américain autour d’une bière américaine assis sur une chaise américaine.. C’est quelque chose de différent.

Il doit être 20h30 lorsque nous allons nous coucher, le jet lag se fait sentir, nous sommes crevés et demain sera une grosse journée, récupération de la voiture puis visite de Chicago par le train ! 

Ce que je n’avais pas vu venir c’est la petite angoisse à 4h du matin. 

To be Continued…